samedi 24 mars 2012

Le plagiat, le professeur et la documentaliste

Je pense que nombre d'entre vous ont entendu parler de cette histoire où un professeur de français avait piégé deux de ses classes de première, en alimentant Internet avec de fausses informations. Si ce n'est pas le cas, je vous enjoins de lire l'article qu'il a lui-même fait à ce propos.
Il explique à la fin de son article que les élèves l'ont plutôt bien vécu et qu'ils l'ont applaudi lorsqu'il leur a dévoilé la supercherie. Il n'est pas possible de réagir sur son blog et je ne souhaitais pas le faire. Néanmoins, il se trouve que par d'autres biais professionnels, j'ai reçu une alerte vers le blog d'un autre professionnel qui critiquait sa démarche. A cette occasion, j'ai signalé que j'avais rencontré des élèves au printemps 2011 ayant fait parti de ceux qui avaient été piégés, et qu'ils n'avaient pas eu la réaction que l'enseignant décrivait. En effet, ceux qui j'avais rencontré étaient plutôt en colère et se sentaient humiliés.
J'ai aussi donné ma position sur cet incident. Je vous laisse la lire dans le détail, le professionnel auprès de qui j'avais réagi l'ayant publié.

Je vous résume ici malgré tout ma position :
  • J'estime que la création d'une séquence pédagogique sur la recherche et la fiabilité des sources (avec le documentaliste, par exemple) aurait été plus pertinente et plus pédagogique pour ces élèves.
  • Je me questionne sur ce qui restera de l'expérience pour ces élèves dont plutôt qu'améliorer, on a nié les aptitudes sur Internet. (Oui, ils sont de cette fameuse Génération Z, qui attise tous les fantasmes).
  • Enfin, je me demandais si cet enseignant aurait agi de la même manière avec un auditoire adulte.

J'ai découvert ainsi plusieurs choses :
D'une part, il n'a été caché à aucun moment que j'étais documentaliste et que j'avais rencontré ces élèves. Cela a fait qu'un certain nombre de personne en ont déduit -faussement- que je devais être la professeur-documentaliste du lycée dont il est question. Cette déduction a même été faite par l'auteur du blog, qui vient à attaquer, ce que je suppose être pour lui, la fiabilité de mon témoignage, arguant même que la période que j'indique est fausse et que cela a été fait à la rentrée 2011. Néanmoins, il n'a pas évoqué ce qui finalement est l'important, à savoir le fond de ma réaction, les trois points que je vous ais indiqué au-dessus. Visiblement, l'intérêt de ma réaction n'était que dans la date et la rencontre de ces étudiants pour lui et non, dans les points que je soulevais.
Il se trouve malencontreusement, que j'ai lu par ailleurs des liens que lui-même avait fourni, où il affirme (sous son pseudo Luigi_B) que c'est l'un de ses élèves qui s'exprime. Je pense que nous pouvons en déduire, vous et moi, qu'il accrédite donc le témoignage de ce jeune. Simplement, cet élève, lui, affirme que cela s'est passé, il y a deux ans. Je me suis permise de lui en faire la remarque.
D'autre part, je me suis rendue compte que l'on me reprochait suite à ce message de ne pas avoir répondu aux arguments de fond et de n'avoir parlé que de détails. Certes, problématiques, mais toujours des détails. Pourtant, l'auteur du message n'avait pas rebondi sur le fond. Il n'avait évoqué que la forme et -à moins de me lancer dans une divination des plus douteuses ou une attaque en règle, deux choses que je ne désirais pas- je ne pouvais donc pas rebondir là-dessus.

Pourquoi est-ce que je vous parle de tout cela ?
La raison est assez simple. Internet n'est pas un espace de non-droit comme beaucoup le pense. C'est un endroit merveilleux... mais qui a des zones d'ombre. Il y a cinquante ans, nous ne pouvions pas consulter des bases de données à l'étranger de chez nous, mais il était aussi impossible de faire une vendetta contre un élève à l'échelle nationale. C'est un espace qui reste nouveau, qui nécessite des règles, mais aussi une éducation à ces libertés.
Les enfants d'aujourd'hui sont aussi les adultes de demain et je crois que nous avons trop tendance à l'oublier. L'Etat Français a mis en place un brevet, nommé le B21 (Brevet Informatique et Internet) qui est théoriquement obligatoire, avec plusieurs niveaux qui doivent s'obtenir au cours de l'enseignement primaire et secondaire. Celui-ci peut être poursuivi lors des études universitaires par le C2I (Certificat Informatique et Internet), dont le second niveau est spécialisé par profession. Il est en existe un pour les métiers de l'enseignement. Lors de ces enseignements, il y a un travail sur le droit d'auteur, les problèmes liés au plagiat, ainsi que la question de la fiabilité des sources. Ce sont les trois axes sur lesquels visiblement l'enseignant voulait travailler avec cette action.
La manière de réagir des élèves face à leur devoir, mais aussi le fait que cet enseignant ait agi "en solo" hors du cadre du B2I, tendraient à laisser penser que ces enseignements n'ont pas été acquis par les élèves, mais aussi que l'enseignant lui-même ne semblait pas connaître/reconnaître/voir l'intérêt/... du B2I. Cela pose question quant à l'intégration du B2I (et donc de sa suite, le C2I) dans l'enseignement, ainsi que ce que l'ont nomme (en fonction du contexte) soit les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication), soit les TICEs (Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement). A cela s'ajoute aussi la question de la place des connaissances non-scolaires des élèves. En effet, la génération Z dont je parlais plus haut est aussi une génération qui a toujours connu les outils informatiques et Internet. Ils ont donc acquis des compétences par eux-mêmes. Il faut bien évidemment les structurer, les canaliser, mais elles existent et elles méritent que nous les reconnaissions comme telle, que ce soit nous "sphère des adultes" ou nous "sphère des professionnels".

A l'origine, mon article devait se finir là-dessus. Néanmoins, alors que je le rédigeais, l'auteur de l'article d'origine est intervenu à nouveau sur le blog dont je vous parlais plus haut. Je lui ai laissé un long commentaire à ce propos.
Ce professionnel de l'enseignement qui doit être compétent dans son domaine (et j'insiste sur ce point, l'Education Nationale n'aime pas les idiots et le Capes qu'il a passé et réussi est sélectif. En 2008, le Capes de lettres classiques -qu'il a passé comme il est aussi enseignant de latin et grec- n'a reçu que 150 personnes sur 508 inscrits. A cela, il fallait ajouter à l'époque la réussite d'une licence -traditionnellement de lettres classiques-, voire d'un master, qui ne sont pas choses aisées.). Nous avons donc un enseignant, ayant de réellement connaissances qui plutôt qu'attaquer sur le fond, sur mes opinions et questions sous-jacentes, ne se cantonne qu'à la forme, malgré une demande clairement exprimée de ma part d'en venir au fond, dans le cadre d'un échange sur des avis divergents.
Pire que cela, il agit en remettant en cause mon professionnalisme et ma crédibilité, sous un style relativement allègre, que nous pourrions qualifier d'attaques. Cela peut nous proposer deux hypothèses et je vous avouerais qu'aucune ne me satisfait réellement.
  • Cet enseignant pourrait ne pas savoir quoi répondre à mes remarques. Néanmoins, cela ne correspond pas au fait que je suis convaincue qu'il est compétent.
  • Cet enseignant pourrait avoir eu des problèmes suite à cette expérience, soit avec les parents d'élèves, soit avec sa direction d'établissement, soit avec son académie. Il chercherait ainsi à défendre le bien fondé de son action pour justement contre-balancer cela. Néanmoins, cela expliquerait mal pourquoi il n'en parle qu'aussi longtemps après les faits.
Il en existe certainement d'autres et je vous encourage à me les proposer (tout en restant bien évidemment dans le respect de tous et le professionnalisme).
Néanmoins, j'ai peur que l'hypothèse la plus probable soit un manque (ou une absence de volonté) de remise en question. Il est impossible de satisfaire tout le monde. Même si tous les pays décidaient d'arrêter de se faire la guerre, que les criminels redevenaient tous d'honnêtes citoyens, il existerait des personnes qui ne seraient pas satisfaites de cela (les marchants d'armes ou les milices privées, par exemple). Ce n'est pas pour autant parce que nous pensons avoir la meilleure démarche que nous devons ignorer les remarques, suggestions qui nous sont faites. Peut-être ne nous apportent-elles rien, mais aussi peut-être vont-elles nous ouvrir sur d'autres aspects. Cela ne rendra pas le professionnel moins performant, moins compétant. Bien au contraire, plus il intégrera de nouveaux éléments et plus sa démarche sera performante et pertinente. Il se retrouve donc dans une situation gagnante.

Enfin, je me suis livrée à une petite expérience. L'enseignant avait fourni un texte d'un poète, Charles de Vion d’Alibray. Ce poème s'intitule Sonnet et date du XVIIième siècle comme l'indique l'enseignant dans son article.
Je me suis donc mise dans la peau d'un élève de première, cherchant des informations sur ce poète. En effet, lors de ma propre première, quand nous faisions des commentaires composés, nous devions fourni des informations sur la littérature de cette époque, mais aussi sur l'auteur, dans l'introduction et la conclusion. Je doute que cela ait changé depuis. Les exercices au cours de l'année étaient donc là pour nous permettre d'engranger des connaissances que nous aurions à loisir d'utiliser lors de l'épreuve terminale en Juin. De même, il me semble que cette démarche est toujours d'actualité. J'ai donc recherché des éléments me permettant de le faire.
J'ai émis deux hypothèses :

  • La première étant que les élèves n'avaient pas mes aptitudes de professionnel de l'information pour recherche une information pertinente
  • La seconde étant qu'ils n'avaient pas accès aux bases de données spécialisées et payantes.
A cela, s'ajoute le fait qu'ils aient à disposition un CDI, où j'ai jugé qu'il était possible de trouver des ouvrages sur la poésie (et donc peut-être l'auteur) ainsi que l'accès à des encyclopédies et des dictionnaires. J'ai simulé cela par la recherche d'ouvrages existant sur l'auteur et la recherche dans des encyclopédies et dictionnaires en ligne (Robert, Universalis, ...)

Enfin, j'ai estimé que les étudiants, s'ils recherchaient sur Internet, utiliseraient soit Google, soit Yahoo, soit Bing, comme outils.
Après ma recherche dans Google (et où je suis allée au bout des treize pages proposées), je suis bien incapable de fournir une information vérifiée sur ce poète, ne venant pas d'un site d'aide aux devoirs (où l'auteur de l'article a posté selon ses dires). Tout au mieux, j'ai retrouvé plusieurs fois la même information, mais a-t-elle la moindre valeur ? Est-ce des informations que les différents auteurs de ces articles n'ont pas repris du même endroit ? Il aurait visiblement traduit un document en 1661, a visiblement connu Corneille et Pascal à qui il a dédiés des poèmes, écrit un poème plus sombre que je trouve très joli (ainsi qu'ici) (mais cela ne nous est d'aucune utilité) ainsi que d'autres, aurait été militaire et très présent dans les tavernes. Pour autant, aucune information utile et/ou vérifiable.
Yahoo ne m'est pas d'une plus grande aide avec ses cinq pages. Je retombe sur les mêmes pages ou d'autres qui ne m'apprennent rien de vérifié, voire même qui sont en russe, langue que je ne parle pas.
Bing et ses cinquante résultats ne m'aident pas plus. J'ai encore des pages déjà trouvées comme celui-ci.
A l'issue de cette première recherche sur Internet, je n'ai pu obtenir aucune information fiable et vérifiée.

Passons aux dictionnaires et encyclopédies pouvant être présent dans le CDI de ce lycée. Malheureusement, ils ne donnent pas plus de bonnes réponses. Le Trésor de la Langue Française Informatisé ne porte pas sur les noms propres au même titre que le Petit Robert, Universalis ne le connait pas. Je vous avoue qu'à ce stade, je suis tout de même un peu piqué au vif et je décide d'aller voir quelques bases de données qui sont majoritairement présentées qu'aux étudiants universitaires, car j'avais l'espoir d'un entrefilet sur Universalis. Je vais donc voir sur le site du CAIRN, dans la base de données Francis, ainsi que sur Persée. Je trouve, enfin, deux références sur ce dernier, mais mes espoirs vont vite être réduits à néant. Les ouvrages ne le citent que sur une à deux lignes et ne parlent que très vaguement de son travail de traducteur et de sa reprise "du drame de Mustafa" en 1635 et 1637. Le contexte ? Je n'en sais rien.

De guerre lasse, je passe donc aux ouvrages que je pourrais trouver dans le CDI. Pour cela, je sélectionne trois structures vendant des livres et dont je sais que la fonction publique se sert : Amazon, la Fnac et Decitre. Chez le premier, je me rend compte que mon auteur est mal orthographié. Néanmoins, petit miracle, j'ai dans l'un d'eux, une longue introduction d'un Ad. Van Bever qui l'a écrit à Châlet des Clayes à la date du 28 Janvier... 1906. Je retrouve exactement la même dans un autre ouvrage.
Sur la Fnac, je découvre un ouvrage en vente par un tiers étant visiblement une étude sur celui-ci et d'autres poètes, mais je n'en sais pas plus sur la date, les auteurs, ... Enfin, Decitre ne donne aucune réponse.

Après cette longue démarche, je découvre donc qu'il n'y avait à la disposition de ces élèves que deux ouvrages -ayant le même texte- parlant de l'auteur du poème qu'ils devaient analyser. Encore faudrait-il que ces ouvrages aient été en possession de leur CDI.
Je vous invite à tirer les conclusions que vous estimez légitimes, à la lueur de tout cela. De même si vous avez des sources à me proposer que vous estimez que des élèves de première aurait du connaître et parlant de Charles de Vion d’Alibray, je suis prête à les rajouter à cet article.

Néanmoins, j'ai la sensation de dés pipés dès le début aux dépens de ses élèves et je me pose des questions quant à l'éthique de ce professeur, alors même que plutôt que répondre à mes questionnements sur le blog où ma première réaction a été postée, il remet en cause mon professionnalisme et ma crédibilité.
Etions-nous dans l'enseignement et la pédagogie ou dans la sanction suite à une tâche impossible à accomplir correctement ?



Merci d'avoir lu ce très long article. N'hésitez pas à commenter, mais n'oubliez pas de le faire dans le respect de tous, que ce soit le mien, celui des élèves dont nous parlons, celui de l'enseignant, mais aussi de toutes les personnes qui ont ou qui seront citées.

6 commentaires:

  1. Merci pour ce contrepoint. Je signale que la date de la supercherie est facile à trouver : elle est inscrite dans la modification fallacieuse de la wikipedia, qui a eu lieu entre le 4 et le 18 septembre 2010...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire, tout d'abord.
      En effet, cela semble s'être passé dans la première quinzaine de Septembre 2010, néanmoins l'enseignant a eu des propos assez étranges, qui ne se recoupaient pas avec d'autres informations. (Je vous laisse lire ses réactions directement dans l'article de blog que je citais pour que vous vous fassiez votre propre opinion) J'avoue que sa volonté à rester sur la question de la date et de ma crédibilité, en faisant des raccourcis sur mes propos, fait que je trouve au final le "quand" assez secondaire par rapport aux questions de fond (implication des autres enseignants, travailler sur les acquis déjà existants des élèves, ...). Malheureusement, il semble refuser d'échanger sur ces points.

      Bonne journée.

      Supprimer
  2. contente d'avoir trouvé votre post, camille, grâce à votre commentaire sur le blog d'éric delcroix - archivé ici : http://www.scoop.it/t/l-affaire-du-pourrisseur-du-web-points-de-vue-critiques
    n'hésitez pas à me signaler d'autres réactions critiques, je me suis lancée dans une curation encyclopédique !
    on est assez nombreux à avoir réagi et il y a du coup des projets qui vont se mettre en place pour montrer tout ce qu'internet peut apporter à l'ensemble de la communauté éducative
    marie-anne paveau
    @mapav8 sur twitter

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vous remercie pour votre message.
      J'espère que ces projets auront de beaux jours devant eux, car Internet est une réalité qu'il va falloir apprendre à appréhender par tous.

      Bonne journée.

      Supprimer
  3. Deux problématiques sont soulevées par cette « expérience pédagogique » qui n’en a que le nom. Je ne commenterai pas plus la forme mais je pense que les guillemets sont assez clairs sur le fond de ma pensée.


    La première est le plagiat dans les travaux demandés aux élèves lorsque ceux – ci sont réalisés à la maison. Le plagiat qui est le fait de reproduire sans guillemets des citations sans en citer les sources et les auteurs n’est absolument pas acceptable et doit être sanctionné très sévèrement.

    Cependant, avant la sanction vient l’information. Cela peut paraître stupide à dire mais beaucoup de plagiats d’élèves sont des plagiats par omission car ceux – ci ne sont pas habitués à citer leurs sources. Il est donc nécessaire de leur rappeler que tout ce qui est trouvé sur internet ou dans un livre doit être cité entre guillemets et la source indiquée. Fort de cette précaution, tout plagiat par omission étant écarté, la sanction peut tomber.

    Après, il est nécessaire d’adapter sa pédagogie au temps présent. Il est illusoire de croire que les élèves vont se contenter de ce qu’ils sont en mesure de trouver dans une bibliothèque ou dans un CDI. Ils vont dans la majorité des cas avoir recourt à internet. Et bien je dirais tant mieux ! La source de connaissance à leur disposition est illimitée et cela leur donnera peut – être même l’envie d’aller lire les livres dont ils auront trouvé les références sur la toile. Bien sûr, ils pourront lire les corriger tout faits qu’on peut trouver sur le net. Et alors ? Si ce corrigé est cité, ainsi que l’ensemble des autres sources utilisées, je ne vois pas où se situe le problème. Le devoir n’en sera que meilleur car la diversité des sources rendra l’argumentation plus convaincante. Cela suppose donc qu’il y a eu une formation à la recherche bibliographique et ainsi que sur les moyens d’intégrer une telle recherche dans un devoir à effectuer. Cela suppose aussi que l’enseignant prenne en compte ce paramètre et modifie en conséquence sa pédagogie.


    La seconde est la qualité de l’information trouvée sur internet et sa véracité. En sciences particulièrement, on ne compte plus le nombre de sites fantaisistes décrivant des théories fumeuses. Je ne parle même pas des théories du complot, des revues traitant la « weird science ». Et même avec les critères habituels pour juger à priori de la pertinence de l’information, parfois des sites qui ont tout pour eux rapportent des informations douteuses. J’ai eu le cas très récemment et je ne peux pas incriminer l’étudiant qui a essayé de recouper l’information mais dans le domaine choisi il s’avère que cela était difficile. Il est donc nécessaire d’accompagner les étudiants dans leur travail de recherche bibliographique pour les faire progresser.

    On croit souvent que la génération Z qui est née avec un ordinateur dans les mains maitrisent parfaitement l’outil. On constate cependant que c’est loin d’être le cas. C’est pourquoi il est nécessaire de les accompagner pour qu’il puisse avoir une meilleure maitrise de l’outil information et surtout leur apprendre à avoir un regard critique sur ce qu’ils lisent sur internet ou sur ce que disent leurs professeurs.

    A titre personnel, quand on voit la quantité de conneries qu’il est possible de trouver dans nos domaines respectifs, je n’arrive pas à comprendre que des enseignants trouvent éthique et pédagogique de rajouter un peu plus d’obscurantisme sur la toile au lieu justement d’apporter leur contribution au rayonnement de la connaissance.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te rejoins parfaitement sur la question de l'information et de la formation à la citation. Je pense en effet qu'avant de punir, il faut absolument instruire.

      Je pense qu'il faut aussi éduquer à la question d'Internet. Je sais que durant mes études (secondaire ou universitaire), en dehors de mes cours propre à la documentation, je n'ai pas eu d'éducation à Internet. J'ai beaucoup appris par moi-même, par mes proches et après, cela a été structuré par mes cours documentaires et mes lectures. Mais pas par mon cursus scolaire "hors documentation" (et cela malgré une bonne volonté du corps enseignant).

      Je crois que la génération Z a un cursus proche du mien, où ils apprennent par eux-même, par leur proche, par l'expérimentation (la même que celle que l'on trouve dans le cursus classique avec les TPE, les TP, ...), mais où leurs connaissances ne sont pas structurées. Le problème du manque de structure, c'est que les erreurs sont plus simples à faire à mon sens. C'est pour cela que je veux absolument une formation, un accompagnement et aussi le droit de se tromper. Droit que notre conception de l'éducation rend compliqué.

      Mais oui, je te rejoins. Il faut absolument limiter le nombre de bêtises présente sur le net.
      Et pour la petite anecdote, la première fois où je suis allée sur le net, c'était en 1997. Mon père qui était un passionné d'informatique nous avait emmené ma soeur et moi dans un cyber-café. Je me souviens encore de l'endroit. C'était magique pour moi (et pourtant, on avait un ordinateur à la maison, dont j'avais le droit de me servir pour faire des coloriages, un truc avec des lapins humanoïdes). Mon père m'avait demandé le nom d'une oeuvre d'art. J'avais choisi la Joconde et on l'avait imprimé. Je l'ai gardé pendant des années, bien précieusement. Mais surtout, je me souviens d'un site Internet qui parlait des pyramides de Gizeh. Il expliquait qu'en réalité, c'était une piste d'atterrissage pour les extraterrestres. Je n'étais pas bien grande, mais ça m'a servi comme apprentissage : sur Internet, il y a des bêtises.
      (Malheureusement, je ne crois pas que tous aient eu une histoire aussi marquante et édifiante.)

      Merci pour ton message !

      Supprimer

Tout commentaire raciste, homophobe, sexiste ou faisant le dénigrement d'un groupe d'individus sera supprimé. Il en sera de même pour tous les commentaires contraires à la loi française, pour lesquels je me réserve le droit de les signaler à qui de droit.