samedi 22 juin 2013

La documentaliste et les tabous informationnels

Je viens de finir un ouvrage de Marc Ferro, Les tabous de l'Histoire.

L'ouvrage est très intéressant, bien que trop court et pas assez fouillé à mon goût. Néanmoins, je pense que les personnes n'ayant pas une formation en Histoire seront plus que comblés.
Au demeurant, je vous le conseille si vous voulez un nouveau regard sur certains faits gravés dans le marbre.

Pour situer un peu qui est Marc Ferro, pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est le co-directeur des Annales (l'une des plus importantes revues en Histoire, qui a été co-fondé par Marc Bloch en 1929) et est à l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, une sorte de Saint Graal dans les études en Histoire). Et c'est enfin un grand habitué d'Arte.

Son ouvrage porte sur les faits que personne n'évoque jamais en Histoire, alors que l'on sait qu'ils existent. A titre d'exemple, il pose le fait que historiquement, les scientifiques ont les preuves que tous les juifs n'étaient pas sémites même dans des périodes assez reculées (par exemple, certains berbères étaient juifs). Pourtant, les scientifiques en parlent rarement et il y a une assimilation intellectuelle disant "juif = sémite".
Il explique qu'il y a un tabou sur un certain nombre de faits historiques et que des documents sont écartés sans même être examinés, car ils brisent ces tabous.

Et c'est là où j'en viens. Cela signifie que pour des raisons de tabous des informations sont écartées. En tant que professionnels de l'information nous savons combien ces attitudes peuvent être dangereuses dans les contextes de fortes concurrences.
Pourtant, selon Marc Ferro, ce sont des tabous qui sont tellement fortement intégrés que nous ne les questionnons pas, même dans le cas professionnel. Alors, peut-être faudrait-il faire doublement attention quand nous n'avons pas une raison impartiale d'écarter une information.

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