samedi 22 août 2015

La documentaliste et la véracité d'un document

Il faut que je confesse deux de mes intérêts honteux : les séries télé policières et les mauvais romans ésotériques. L'un des ressorts les plus classiques est la création de fausses preuves, de faux documents.
En regardant il y a quelques temps un épisode de The Glades je me suis rendue compte combien la notion de véracité d'un document peut être floue.
Je m'explique.



Qu'est-ce qui fait la véracité d'un document ? Généralement, on prend son ensemble, tout doit être juste, vrai. Alors, un livre paroissial du XVIIème siècle où a posteriori un individu aurait rajouté un mariage pour accéder à un héritage est considéré comme un faux.
Pour autant, est-ce qu'on peut affirmer qu'il n'est pas vrai ? C'est un vrai livre paroissial du XVIIème siècle. C'est aussi une vraie preuve qu'un individu avait un intérêt à ce que l'on pense que ce mariage a existé.

C'est là où je me souviens d'un de mes enseignants en fac d'histoire. Il nous a fait travaillé sur des faux, car il jugeait que cela laissait transparaitre non pas la vérité de l'histoire, mais la vérité du ressenti, de la volonté d'individus.
Alors, oui, notre livre paroissial travestit la vérité des faits, mais il n'est un faux en réalité que pour ceux que ce mariage intéresse. Bien souvent -et ce fut le cas dans cet épisode de The Glades- un véritable objet, un véritable document est considéré comme un faux d'une manière absolue, quand il ne l'est que d'une manière relative.

Ce n'est qu'une question de point de vue.

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